Kurun (Spécifications)

Kurun et Jacques-Yves Le Toumelin représentés par Léon Haffner (1881-1971), peintre officiel de la Marine. Auteur de gouaches, de dessins, il illustra de nombreux livres consacrés à la mer. Il publia également plusieurs ouvrages sur l’histoire de la Marine. On lui doit les dessins qui illustrent Kurun autour du monde, publié en 1953.

Cotre à déplacement lourd inspiré des plans de l’architecte norvégien Colin Archer, Kurun fut dessiné par l’architecte naval Henri Dervin. Cet architecte naval, né en 1903, dessina ses premiers bateaux en 1923. Il fut le promoteur de la vente de plans standards proposés en librairie à destination des constructeurs amateurs. Nombre de ses réalisations furent publiées dans la revue Le Yacht, à compter du milieu des années 1920.

Jacques-Yves Le Toumelin lui rendit visite le 13 juin 1945 dans ses bureaux situés 22 allée Jean-Jacques Rousseau, à Pavillon-sous-Bois, pour l’entretenir de son projet . Le mercredi 1er mai 1946, il revint prendre possession des plans établis par l’architecte.

Il souhaitait en effet, comme il l’expliquera plus tard page 31 de Kurun autour du monde, un voilier doté de caractéristiques marines précises : « La coque est puissante, bien défendue, dotée d’une grande stabilité initiale avec une bonne réserve de flottabilité. Elle donne un bateau gitant peu, sec et au mouvement doux. La quille longue et le balancement des lignes sont des éléments de base pour une très bonne stabilité de route, ce qui est important. Le bateau est entièrement ponté et constitue un véritable caisson étanche quand toutes les ouvertures sont condamnées. Celle-ci se limitant au deux panneaux de descente de l’avant et de l’arrière, et à celui du rouf ».

Le gréement serait celui d’un cotre à corne traditionnel. Un important bout-dehors, de près de 3 mètres, permettrait d’amurer le foc, déporté vers l’avant. Jacques-Yves Le Toumelin avait en effet des idées arrêtées sur l’équilibre du bateau sous voiles et sa capacité à naviguer barre amarrée. Bien qu’il n’ait commandé que les plans de la coque, Henri Dervin lui fournit également celui de la voilure.

Illustration réalisée par Jacques MARQUET.

Spécifications concernant Kurun
Classement au titre des monuments historiques
depuis le 30 octobre 1993

Illustration réalisée par Jacques MARQUET. L’année de ses 20 ans, il a effectué dans la Marine Nationale un tour du monde par les trois caps (Bonne Espérance, Tasmanie et Horn).
  • Lancement : 1948
  • Chantier naval : Lucien Leroux (Le Croisic)
  • Longueur hors-tout : 13 mètres
  • Longueur de poupe en proue : 10 m.
  • Longueur à la flottaison : 8,36 m.
  • Maître-bau : 3,55 m.
  • Largeur à la flottaison : 3m20.
  • Tirant-d ‘eau : 1m73.
  • Quille fonte : 1900 kg
  • Lest interne (gueuses de plomb) : 750 kg.
  • Déplacement : 8,5 tonnes
  • Poids : 10 tonnes
  • Voilure : 95 m2.
Plan de Kurun établi par l’Association des amis des Musées de la Marine
Henri Dervin, pour Kurun, comme Jean Knocker, pour Joshua, s’inspirèrent des formes de carènes de Colin Archer (1832-1921), adoptant le principe de l’arrière norvégien, à poupe pointue (Définition : Arrière pointu dont l’étambot ressemble à une étrave). L’architecte naval de Larvik, en Norvège, approfondit sans cesse ses dessins en vue de tendre vers la coque idéale. Ses multiples réalisations furent réputées pour leur robustesse et leur longévité. Il réalisa notamment le Fram, le navire d’exploration des expéditions polaire de Fridtjof Nansen, de 1893 à 1896.
Le loch à hélice Walker (dit « à poisson »), modèle Excelsior IV de Kurun, dans son coffret d’origine, avec ses accessoire. La comptabilisation des révolutions de l’hélice permettait de mesure la distance réalisée.
Thomas Walker, installé à Birmingham, fut d’abord horloger avant de se reconvertir dans la fabrication de lochs réputés. Il déposa sa propre marque en 1861 et développa son activité avec son fils Ferdinand.
Le compas Simpson Lawrence de Kurun. Ce quincailler devenu un équipementier de bateau réputé s’était établi 11, St. Andrews Square, à Glasgow, en Ecosse. Depuis 1912, il commercialisait une vaste gamme de matériel nautique destiné à l’armement des bateaux.
Il publiait chaque année un catalogue détaillé et bénéficia pleinement de l’essor de la plaisance après la seconde guerre mondiale.